Repenser la formalisation : Critique conceptuelle et programme de recherche
Le concept de « formalisation » est omniprésent dans les discours sur le développement et l’élaboration des politiques. Il a sous-tendu des interventions et des propositions politiques allant de l’enregistrement fiscal à la délivrance de titres de propriété, ainsi qu’une série de mesures visant à relier les entités informelles aux institutions de l’État ou aux marchés formellement structurés. Cependant, malgré l’enthousiasme politique, les résultats des politiques de formalisation ont souvent été décevants. Nous soutenons que ce décalage est dû au concept même de formalisation et au fait que les approches courantes de la formalisation sont souvent basées sur trois erreurs conceptuelles selon lesquels :
a) il existe une distinction binaire entre les acteurs économiques formels et informels ;
b) tous les acteurs économiques informels sont identiques ; et
c) « devenir » formel entraîne nécessairement une série d’externalités positives.
Pour repenser correctement la formalisation, nous devons prendre en compte les dynamiques politiques et sociales qui façonnent l’informalité là où elle se trouve. Ces dynamiques sont fondées sur les structures de pouvoir qui, à leur tour, façonnent la création de savoirs dans ce domaine. Par conséquent, nous plaidons pour un nouvel agenda de recherche sur la formalisation qui remette en question à la fois ses fondements conceptuels et les pratiques de recherche qui s’y rapportent.
History
Publisher
Institute of Development StudiesCitation
Gallien, M. et van den Boogard, V. (2025) Repenser la formalisation : Critique conceptuelle et programme de recherche, Résumé de recherche 127 de l'ICTD, Brighton: Institute of Development Studies, DOI : 10.19088/ ICTD.2025.035Series
ICTD Résumé de recherche 92Version
- VoR (Version of Record)